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Regards croisés sur la guerre

Un artiste contemporain dans les collections du château-musée de Saumur du vendredi 10 juillet au dimanche 27 septembre 2020

Regards croisés sur la guerre

À la fois photographe, plasticien et géopolitologue, Émeric Lhuisset interroge la construction de l'image de guerre à travers des œuvres uniques où le geste esthétique accompagne une analyse rigoureuse des enjeux et des acteurs de conflits contemporains internationaux.

Plusieurs de ses créations, déjà exposées à la Tate Modern à Londres, à l'Institut du Monde Arabe à Paris, au Louvre Lens ou encore aux rencontres d'Arles, dialogueront avec les collections du musée de Saumur et en particulier avec l'iconographie guerrière des tapisseries médiévales ou avec les représentations mémorielles, peintes ou sculptées, des combats et des soldats de la guerre de 1870 et de 1914-1918.

L'EXPOSITION

Cet été, l'artiste géopoliticien de terrain, Émeric Lhuisset investit les salles du château de Saumur. Les œuvres du musée sont nombreuses à raconter la guerre. Ces objets d'art, témoins artistiques et historiques de conflits passés, illustrent la guerre dans des mises en scène codifiées : affrontements spectaculaires, compositions tragiques du combattant sacrifié ou glorification du soldat décédé.
Plus subtiles, le château garde aussi des traces d'un passé militaire et guerrier du temps où il servait de garnison, puis de prison comme les graffiti laissés par les prisonniers anglais de la guerre d'indépendance américaine (1775-1783) et d’autres conflits européens du 18e siècle.
Ces différentes représentations résonnent avec le travail d'exploration de l'artiste sur ce qui fait la guerre, ses clichés, ses fantasmes, ses exagérations.
Plusieurs photographies issues notamment des séries Théâtre de guerre (Irak), Chebab (Syrie) ou Quand les nuages parleront (Turquie) seront installées dans les salles du musée et proposeront une expérience esthétique unique, où le spectateur interroge sa perception (et sa préconception) des images de guerre.
L'artiste déconstruit notre imaginaire en proposant un dialogue entre art ancien et art contemporain, au fil d'un parcours qui nous conduit du paroxysme du combat à la célébration mémorielle, en passant par la figure du combattant et de son quotidien banal mais aussi du prisonnier, souvent oublié.

UNE DIMENSION PARTICIPATIVE
L’artiste sollicite auprès des Saumurois des portraits de leurs proches ou aïeux disparus à la guerre. Ces photos prendront place parmi les œuvres exposées dans la dernière section de l’exposition.

UN CONCEPT INÉDIT
Émeric Lhuisset prête et met en scène pour l'exposition quelques unes de ses plus belles œuvres et des objets de sa collection personnelle : photographies, vidéos et installations prendront place parmi les peintures, sculptures et tapisseries qui font la renommée du château-musée.
L'exposition accueille également une création inédite, réalisée en nos murs.

SYNOPSIS
L’exposition se déroule au premier étage de l’aile nord du château de Saumur, dans les appartements du duc d’Anjou. Elle débute avec le paroxysme qu’est l’affrontement et qui domine de manière écrasante les représentations que l’on peut avoir de la guerre. Ce fracas des armes et des combattants, c’est La Prise de Jérusalem, Le Combat des Sauvages, ces célèbres tapisseries médiévales du château de Saumur, mais aussi le Théâtre de guerre, série réalisée en Irak avec des combattants kurdes. Montrer l’affrontement est une évidence, mais la guerre est également l’invisible. Quelle vision peut-on en avoir en creux ?
Suivent la figure du combattant et le quotidien de la guerre dans toute sa banalité. Ce sont les longues journées d’attente, les tentatives de distraction des guerriers dont les activités nous surprennent. Chebab retrace le quotidien d’un combattant de l’armée syrienne libre.
Cette figure s’efface ensuite progressivement pour laisser place à celle du blessé et du prisonnier, trop souvent oubliée quand elle n’est pas volontairement dissimulée. Apparaissent ici les traces des marins anglais qui ont recouvert les murs du château de Saumur d’émouvants graffiti au cours de leur détention, mis en valeur dans un projet inédit de l’artiste.
L’exposition prend fin avec le regard porté sur le mort et sa relation à la mémoire. Les très belles maquettes en plâtre des monuments aux morts de la Première Guerre mondiale côtoient les projets contemporains rendant hommage aux disparus au Proche Orient ou de surprenants tapis afghans.


LA BIOGRAPHIE DE L'ARTISTE

Né en 1983 à Angers, Émeric Lhuisset a grandi en banlieue parisienne. Il est diplômé en art (École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris) et en géopolitique (École normale supérieure Ulm – Centre de géostratégie / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).
Avec ce double cursus, artistique et géopolitique, Émeric appartient à une génération d'artistes historiens ou d'artistes analystes qui croisent les disciplines, selon la critique d’art (Philippe Dagen notamment). Mais ces étiquettes ne peuvent enfermer la démarche artistique sans cesse renouvelée : installations, conférences, publications, enseignements, expositions, manifestations…
Si Émeric Lhuisset est un voyageur, un homme de terrain ayant travaillé successivement avec les FARC en Colombie, en Afghanistan, en Irak ou encore dans les zones tribales Pakistanaises, son approche est avant tout celle d’un artiste et d’un géopolitologue.
Son travail est présenté dans de nombreuses expositions à travers le monde (Tate Modern à Londres, Museum Folkwang à Essen, Centquatre-Paris, Frac Alsace, Stedelijk Museum à Amsterdam, Rencontres d’Arles, The Running Horse à Beyrouth, CRAC Languedoc-Roussillon, musée de l’Armée à Paris ...).
En parallèle de sa pratique artistique, il enseigne à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po) sur la thématique art contemporain & géopolitique.

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